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Quelles sont les différentes techniques pour débrider une plaie ?

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Les bonnes pratiques de prise en charge des plaies

Plusieurs paramètres conditionnent la réalisation d'un débridement, plus particulièrement le choix de la méthode appropriée. Ils prennent en compte la douleur, l'environnement du patient, le choix du patient, son âge, les compétences et ressources du soignant, la qualité de vie du patient, les réglementations et directives en vigueur.

Il existe cinq types de méthodes de débridement non sélectives et sélectives (1).

Mais avant de réaliser un débridement, posez-vous ou à votre patient les questions suivantes (2) : Le patient a-t-il des antécédents de plaies chroniques ? Votre patient respecte-t-il le plan de soins ? Qui va changer les pansements ? Existe-t-il des facteurs économiques ayant une incidence sur le plan de traitement ? Prenez en compte les réponses à ces questions lors du choix des méthodes de débridement.

Il est important d'avoir une approche adaptée à chaque type de tissu :

- Tissus nécrotiques : l'objectif est d'assurer un environnement humide pour liquéfier les tissus

- Tissus fibrineux : l'objectif est de retirer l'exsudat et les tissus fibrineux

Cinq techniques sont aujourd'hui disponibles pour débrider une plaie :

• Débridement biologique : consiste à utiliser des asticots, des Lucilia sericata (mouches vertes communes), qui sont élevés dans un environnement stérile et qui se nourrissent de tissus morts et de pathogènes. Des asticots stériles sont placés dans le lit de la plaie avec un pansement pour « confiner » les asticots dans la plaie. (3) Outre son coût élevé, cette technique n'est pas disponible dans tous les centres de soins des plaies.

• Débridement enzymatique : consiste à appliquer un agent topique prescrit qui liquéfie chimiquement les tissus nécrotiques avec des enzymes. Ces dernières dissolvent et engloutissent les tissus dévitalisés dans la matrice de la plaie. Moins douloureux, le débridement enzymatique est généralement utilisé dans le cadre de soins à long terme.

• Débridement autolytique : le plus couramment utilisé dans le cadre de soins à long terme. Cette technique est indolore, car elle utilise les propres enzymes et l'humidité de l'organisme sous un pansement pour liquéfier les tissus non viables. C'est la raison pour laquelle il est important de veiller à maintenir une humidité équilibrée. Les types de pansements couramment utilisés sont les suivants :

- Les hydrocolloïdes utilisés avec des hydrogels pour le retrait des tissus nécrotiques.

- Les pansements poly-absorbants pour le retrait des tissus fibrineux. Leurs fibres ont démontré leur efficacité supérieure dans un essai clinique randomisé européen. Les pansements poly-absorbants retirent 50 % des tissus fibrineux en plus dans les plaies par rapport aux pansements hydrofibres après 6 semaines de traitement (4).

Les pansements poly-absorbants ont également été éprouvés pour :

- Emprisonner et retenir efficacement les tissus fibrineux (4)

- Absorber l'exsudat sans aucune macération (5), protégeant ainsi la peau autour de la plaie

- Emprisonner les bactéries (6), limitant ainsi la prolifération bactérienne

- Favoriser la coagulation (7)

• Débridement mécanique : utilise l'irrigation, l'hydrothérapie, des pansements humides à laisser sécher et une technique d'abrasion. Outre la rentabilité de cette technique, elle peut cependant endommager les tissus sains et se révèle généralement douloureuse.

• Débridement chirurgical : effectué par un praticien expérimenté utilisant des instruments chirurgicaux, tels qu'un scalpel, une curette, etc. Ce type de débridement favorise la cicatrisation de la plaie en retirant le biofilm et les tissus dévitalisés. Le débridement chirurgical est le type de débridement le plus agressif qui soit et doit être réalisé en salle d'opération.

Les tissus fibrineux d'une plaie sont un problème récurrent pour une grande majorité de patients. Par conséquent, le retrait des tissus fibrineux ne doit pas être considéré comme une procédure ponctuelle, mais continue appelée « retrait préventif des tissus fibrineux », qui va non seulement permettre d'obtenir et de maintenir un lit sain dans la plaie, mais aussi retirer le biofilm présent, facilitant ainsi la cicatrisation de la plaie. (8)

1. Wound Debridement Options: The 5 Major Methods from https://www.woundsource.com/blog/wound-debridement-options-5-major-methods

2. Leaper D. Sharp technique for wound debridement. World Wide Wounds. 2002. Disponible à l'adresse suivante : http://www.worldwidewounds.com/2002/december/Leaper/Sharp-Debridement.html. Consulté le 15 avril 2018.

3. Sherman RA. A new dressing design for use with maggot therapy. Plast Reconstr Surg. 1997;100(2):451-6.

4. Meaume S., Dissemond J., et al, Evaluation of two fibrous wound dressings for the management of leg ulcers: Results of a European randomised controlled trial (EARTH RCT). J Wound Care, Vol 23, No 3; Mars 2014, 105-116.

5. Meaume S. et al, Management of chronic wounds with an innovative absorbent wound dressing. J Wound Care, Vol 21, No 7; Juillet 2012, 315-322.

6. Données internes d'Urgo, (étude in vitro), rapport n° 95576-2010, n° 141263-2012.

7. Données internes d'Urgo, rapport n° 88050-2009

8. S.L. Percival, L. Suleman. Slough and biofilm: removal of barriers to wound healing by desloughing. Journal of Wound Care VOL. 24, NO. 11 | Publié en ligne : 9 nov. 2015 https://doi.org/10.12968/jowc.2015.24.11.498

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